Le Bistrot de Lyon, le rendez-vous d’un monde en pleine mutation
Dans les années 70, l’ouverture du Bistrot rue Mercière va de paire avec les transformations de la ville. La rue Mercière alors mal famée, avec son cortège de prostituées se mue en une artère branchée, où tout le gratin se presse pour savourer la cuisine de bistrot de Jean-Paul Lacombe.
« Lyon, c’est ma ville et c’est ma vie. J’y ai grandi, j’y ai passé ma scolarité, mon adolescence, ma vie professionnelle. J’aime Lyon et je peux témoigner combien la ville a changé en 40 ans », insiste Jean-Paul Lacombe.
Lyon connaît un regain de dynamisme sous l’impulsion du maire Louis Pradel, qui a créé son propre parti, le P.R.A.D.E.L (Pour la Réalisation Active des Espérances Lyonnaises). Dans ce contexte, « Le Bistrot de Lyon arrivait à point nommé pour capter et concentrer cette énergie », se souvient Jean-Paul Lacombe. La brasserie aimante créateurs, artistes, oiseaux de nuit et fêtards, contribuant ainsi à l’effervescence de la rue Mercière. C’est particulièrement dans le domaine de la danse que certaines figures (Philippe Découflé, Régine Chopinot, Dominique Bagouet) marquent la ville de leur empreinte.
Autour de Guy Darmet, client fidèle du bistrot, se crée en juin 1980 la première maison de la danse en France. Dès 1977, l’un des tous premiers cafés théâtre de France « La Graine », voit le jour. Rock, poésie et jazz viennent compléter le panorama culturel. Puis c’est le tour de l’Accessoire, tremplin obligé pour les artistes comiques, qui après leurs soirées se retrouvent attablés au Bar du Bistrot.
Cité interdite, puis reine de la pop et capitale du rock, Lyon devient une ville branchée. Une mutation qui profite au Bistrot de Lyon. Des hommes encravatés aux jeunes avec des cheveux rouges, Rue Mercière, c’est tout un public hétéroclite qui se croise. Le phénomène rue Mercière prend de l’ampleur, objet de fascination de nombreux restaurateurs qui rêvent d’y installer leurs fourneaux. Tel un témoin des temps passés, phare du quartier, le Bistrot de Lyon demeure fidèle à sa rue et son emplacement !
