Un trésor du patrimoine lyonnais, rue Mercière
Si la Rue Mercière a longtemps été connue pour ses mauvaises fréquentations, ses filles de joie et ses passages sombres et peu accueillants, elle est aujourd’hui devenue l’un des rendez-vous les plus excitants de la ville de Lyon, baptisée désormais « la rue des restaurants ». Et Jean-Paul Lacombe en est sûrement l’un des responsables.
En 1974, alors que le jeune Chef est aux fourneaux du réputé Léon de Lyon, il imagine un concept de « bistrot » (on ne parle pas encore de bistronomie) et l’installe à quelques mètres de là, rue Mercière. Le Bistrot de Lyon révèle un décor Art Nouveau somptueux qui rapidement appartient au patrimoine de la ville comme à celui de la cuisine lyonnaise. L’ambiance est élégamment chargée avec une grande salle aux tables en marbre, les chaises typiques des cafés d’autrefois, toutes dépareillées pour apporter un décalage plein de charme. Il y a là un magnifique comptoir en zinc, des tabourets 1930, des appliques en cristal, un véritable percolateur, une chocolatière… Les cuivres sont rutilants, les potiches ventrues et les vitraux éclatants, tous magnifiés par des jeux de miroirs qui démultiplient l’espace.
Pour son 40ème anniversaire, en 2014, et pour célébrer ce lieu de créativité et d’effervescence, le Chef a imaginé un livre qui raconte ce lieu exceptionnel tout en présentant 40 des plats que l’on a pu trouver (et qu’on l’en trouve encore) à la carte du restaurant. A sa lecture, l’objet entraine plusieurs réactions: soit, pour les plus paresseux, de foncer au plus vite pour se retrouver attablé rue Mercière, soit, pour les plus courageux, de s’imaginer jeune Chef lyonnais, capable de ravir ses convives avec quelques recettes mythiques (et cependant, dans l’ensemble, simples à réaliser).
Pâté en croûte au ris de veau et au foie gras, Gras-double à la lyonnaise, Tarte au boudin noir et pommes du Pilat, Carpaccio de tête de veau du Charolais, céleri paille cru à l’estragon, Quenelle de brochet sauce Nantua et riz, Encornet farci à la brandade de morue, Saumon de fontaine aux amandes, Suprême de volaille au vinaigre, Croustillant de pieds de porc, jus au porto, Sabodet poché au vin de Paradis, purée de pois cassés, Cervelle de Canut, Tarte aux pralines de Saint-Genix, Gnafron au rhum, Figues violettes pochées au beaujolais et aux épices…
Si vous n’êtes pas déjà convaincu après ces quelques lignes, c’est que votre cas est désespéré…
