L’époque des Mères lyonnaises
A travers ses bistrots et ses brasseries, l’ancienne capitale des Gaules perpétue une cuisine généreuse, héritière d’une tradition ancestrale, celle des Mères Lyonnaises, qui ont ouvert la voie à une gastronomie simple et populaire, élaborée à partir de produits de terroir succulents et de qualité. Une cuisine que revendique Jean-Paul Lacombe et qu’il décline dans des classiques du terroir lyonnais au sein du Bistrot de Lyon et de Léon de Lyon.
La Mère Brazier, la Mère Guy, la Mère Fillioux, la Mère Charles, elles furent nombreuses à imposer un matriarcat culinaire à travers des spécialités savoureuses issues en partie de la Bresse. Cervelle de Canut, volaille de Bresse ou encore quenelles de brochets sauce Nantua, autant de plats popularisés par ces mères.
Avant Léon de Lyon, il faut remonter aux origines, en 1904, à l’époque du café épicerie de la Mère Coquit, rue Pléney, une robuste cuisinière au tempérament bien trempé, et qui gérait de main de fer un commerce d’épicerie, de buvette et de vins au détail. Ce café acquit une solide réputation grâce à la cuisine lyonnaise que proposait la mère Coquit. De bon matin, il était de coutume de se restaurer de queue de cochon, d’un paquet de couenne et d’une tartine de fromage traditionnel. Ce n’est qu’en 1913 suite au rachat de l’établissement par l’un des employés de la Mère Coquit, Léon Déan, que la brasserie mythique prit son nom définitif de Léon de Lyon, pérennisant ainsi la mémoire d’une cuisine authentique, ode à la bonne chère.